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Pays Basque sud : Les citoyens appelés aux urnes ce dimanche      28 mai  

Franck Dolosor - 22/5/2023
 

   Mais qui seront les nouveaux maires de Fontarrabie, Irun, Bera, Lesaka ou Baztan? Et qui seront donc les interlocuteurs des maires d'Hendaye, Biriatou, Urrugne, Ascain, Sare ou Larrau? La réponse sera connue ce dimanche 28 mai dans la soirée après la tenue des élections municipales.

 

   Au Pays Basque sud, ces élections à la proportionnelle ont lieu en un seul tour. L'emploi, le logement, les mobilités douces, le changement climatique et les relations transfrontalières sont au coeur de la campagne électorale qui a lieu depuis quelques jours au sud des Pyrénées. 

Le PNB en tête

   D'après différents sondages, EAJ-PNB, le Parti Nationaliste Basque devrait à nouveau arriver en tête à Saint Sébastien et Bilbao, avec les maires sortants Eneko Goia et Juan Mari Aburto. Dans la plupart des communes, le parti centriste-démocrate chrétien devrait devancer EH Bildu, la gauche independantiste, les partis socialiste et populaire, et Elkarrekin-Podemos. 

   Cependant, dans la province du Gipuzkoa, le match s'annonce très serré entre EAJ-PNB et EH Bildu qui tente de récupérer la majorité au Conseil Provincial.

Conseils provinciaux et Députations Forales

   Depuis la mort de Franco en 1975 et le retour de la démocratie au début des années 80, dans les provinces de Gipuzkoa, Biscaye et Alava, nommées par les conseils provinciaux, les Députations Forales lèvent directement l'impôt sans passer par Madrid. En collaboration avec le gouvernement autonome basque d'Euskadi, ces institutions locales gèrent notamment les infrastructures et la plupart des aides sociales.

    Les Fors sont un concept juridique désignant les coutumes, privilèges et libertés d'un territoire historique. Très anciens, ces fors ont disparu dans la province du Labourd pendant la révolution française mais sont toujours en vigueur au sud des Pyrénées, en Navarre, en Biscaye, en Alava et en Gipuzkoa.

   Cette année, le budget de la Députation Forale du Gipuzkoa (715.000 habitants) s'élève à un milliard 130 millions d'euros. De 2011 à 2015, l'institution était passée aux mains de EH Bildu. La coalition qui souhaite revenir aux affaires a choisi comme tête de liste Maddalen Iriarte, une des journalistes vedettes d'Euskal Telebista, la télévision basque, et qui depuis huit ans est la porte parole de EH Bildu au parlement autonome basque à Vitoria-Gasteiz.

Changements

   De plus en plus de femmes sont tête de liste parmi les principales candidatures de EAJ-PNB, pour la première fois notamment en Gipuzkoa avec Eider Mendoza et en Biscaye avec Elixabete Etxanobe. Dans ces deux territoires, les députés généraux sortants, Markel Olano et Unai Rementeria avaient décidé de ne pas se représenter. À Vitoria, où le maire sortant EAJ-PNB Gorka Urtaran a également jeté l'éponge, la candidate n'est autre que Beatriz Artolazabal, l'ancienne ministre du travail du gouvernement autonome basque d'Euskadi.

Campagne électorale

   En plus des élections municipales dans l'ensemble de l'état espagnol, ce dimanche 28 mai douze régions autonomes devront également renouveler leur parlement autonome, notamment en Navarre, en Aragon, en Cantabrie ou dans les communautés autonomes de Madrid et Valence. En Espagne, les élections municipales et régionales sont souvent considérées comme un baromètre de la politique générale, car les tendances peuvent influencer le résultat des élections législatives qui auront lieu à la fin de l'année. 

   Ces derniers jours, le premier ministre espagnol, le socialiste Pedro Sánchez, le leader de l'opposition de droite Alberto Núñez Feijóo (Partido Popular) et le président de VOX Santiago Abascal (extrême-droite) sont venus au Pays Basque pour soutenir leurs candidats. 

   Tous ont vivement critiqué la présence sur les listes de EH Bildu de 44 personnes condamnées pour leur lien avec l'ETA. Le lehendakari, le président du gouvernement autonome basque d'Euskadi, Iñigo Urkullu a lui même reproché à la gauche abertzale un manque évident de sensibilité et de respect envers les victimes du terrorisme. 

   Après avoir purgé leurs peines de prison, ces 44 personnes ont récupéré leurs droits civiques mais face à la polémique, sept de ces candidats condamnés pour assassinat ont finalement assuré qu'en cas d'élection ils renonceront à sièger dans les conseils municipaux. Covite avait dénoncé leur présence sur les listes électorales. Cette fondation de victimes du terrorisme parle d'attitude immorale que personne n'accepterait avec des terroristes de Daesh.

 

Navarre

   Les habitants de Zugarramurdi, Urdax ou Valcarlos devront désigner ce dimanche 28 mai leurs conseillers municipaux ainsi que les 50 membres du parlement autonome basé à Pampelune. L'assemblée désigne par la suite le ou la présidente du gouvernement navarrais pour les quatre prochaines années. Dotée d'un budget annuel de près de 6 milliards d'euros, la Navarre qui lève directement l'impôt, gère directement la santé, l'éducation, le développement économique, le logement, le tourisme, la culture et même la sécurité intérieure avec sa Police Forale. La Navarre compte environ 650 000 habitants.

   D'après les différents sondages, la droite régionaliste de l'Union du Peuple Navarrais devrait à nouveau arriver en tête. Cependant, faute d'allié pour obtenir une majorité au parlement, UPN pourrait bien rester dans l'opposition où elle se trouve depuis 2015.

   Cette année là, arrivée en seconde position après UPN, la coalition Geroa Bai (EAJ-PNB, Social Verdes et indépendants) menée par la journaliste de ETB Uxue Barkos avait réussi à former un gouvernement alternatif soutenu par Podemos, EH Bildu et d'autres partis de gauche. Uxue Barkos avait obtenu le soutien de 26 des 50 parlementaires. Pour la première fois, UPN et les socialistes avaient dû rejoindre les bancs de l'opposition. 

   En 2019, le PSN, le parti socialiste navarrais était arrivé deuxième après UPN et avait alors pris les rênes du gouvernement alternatif avec notamment le soutien de Geroa Bai, Podemos et EH Bildu, qui depuis huit ans a voté tous les budgets. La gauche independantiste espère pouvoir continuer à jouer un rôle décisif et conquérir à nouveau la mairie de Pampelune où son candidat, le professeur d'histoire Joseba Asiron, avait été maire de 2015 à 2019.

   

   Le premier ministre espagnol en visite à Pampelune en soutien à María Chivite présidente sortante en Haute Navarre. (PSN)

 

 

   La gauche abertzale tente de récupérer les mairies de Pampelune et Saint Sébastien, et la Députation Forale du Gipuzkoa. (EH Bildu)

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