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Élections : après la débâcle du PS lors des municipales, Pedro Sánchez convoque des législatives anticipées
Franck Dolosor 29/5/2023
Nouveau coup de théâtre en Espagne. Après l'écroulement des socialistes et de leurs alliés de gauche (Podemos) ce dimanche lors
des élections municipales et régionales, à la surprise génerale ce lundi le Premier ministre espagnol a avancé au 23 juillet prochain les élections législatives qui devaient se tenir en fin d'année.
La prochaine campagne électorale commencera dans quelques semaines, début juillet pendant les San Fermin de Pampelune.
La vague bleue, véritable tsunami, a chassé la gauche des rênes de dizaines de municipalités et a offert la majorité absolue aux
conservateurs à la mairie de Madrid et à l'assemblée territoriale madrilène. Le Parti Populaire a récupéré 6 des 10 régions qui se trouvaient aux mains des socialistes, notamment la communauté
autonome de Valence, les îles Baléares et l'Aragon.
Dans 5 de ces régions, le Parti Populaire arrivera aux affaires grâce au soutien de VOX (extrême-droite) comme cela a déjà été le
cas en Andalousie ou actuellement dans la région de Castilla y Leon. Les socialistes ont gagné les élections uniquement dans les Asturies, en Extrémadure et en Castille (La Mancha).
Élections législatives anticipées
Au Pays Basque, le Parti Nationaliste Basque parle ce lundi d'un calcul électoral plutôt surprenant et difficile à justifier de
la part du Premier ministre Pedro Sánchez. EH Bildu se dit également prête à relever le défi pour éviter un gouvernement d'alliance PP-VOX.
Depuis quelques années, Pedro Sánchez gouverne grâce au soutien notamment de EAJ-PNB, EH Bildu et les catalans d'ERC au parlement à Madrid.
Dimanche, les démocrates chrétiens et la gauche indépendantiste sont arrivés en tête dans la plupart des communes du Gipuzkoa,
Biscaye et Alava. En Navarre, tous les deux seront également déterminants pour continuer à soutenir le gouvernement alternatif de la socialiste María Chivite arrivée deuxième derrière la droite
régionaliste de l'Union du Peuple Navarrais.
EH Bildu en hausse
À un an des élections régionales dans la communauté autonome basque d'Euskadi, la gauche indépendantiste a gagné des voix dans
pratiquement toutes les communes. Pour la première fois elle est même arrivée en tête à Vitoria, et comme en 2011 la coalition a remporté les élections à l'assemblée territoriale du Gipuzkoa, grâce à
sa candidate Maddalen Iriarte, journaliste à ETB et porte parole de EH Bildu au parlement autonome basque depuis 2016.
Cependant, le jeu des alliances entre EAJ-PNB et les socialistes, avec le soutien du Parti Populaire, pourrait faire surgir de
nouvelles majorités dans l'objectif de barrer la route aux indépendantistes. Le PP est prêt à le faire partout où cela sera possible, notamment à Vitoria, Durango et à l'assemblée territoriale du
Gipuzkoa. Le PNB et les socialistes souhaitent également une entente globale pour l'ensemble des institutions locales.
Depuis dimanche, la coalition d'Arnaldo Otegi est la première force politique municipale en nombre de voix dans les quatre
provinces du Pays Basque sud.
Réflexion à EAJ-PNB
Les centristes basques sont arrivés en tête dans les assemblées territoriales de Biscaye et d'Alava ainsi qu'à Bilbao et Saint-Sébastien. À Fontarrabie,
où la plateforme locale Abotsanitz a gagné les élections, le PNB se retrouve dans l'opposition pour la première fois. À Irun, les centristes arrivent à nouveau deuxième après le socialiste Jose Antonio Santano.
EAJ-PNB a perdu les mairies de Tolosa, Lekeitio, Arrasate-Mondragon et pour la première fois n'arrive qu'en troisième position à la mairie de Gernika après
les indépendantistes et une plateforme locale. À Vitoria, les démocrates passent de la première à la quatrième place et dans de nombreuses communes les résultats sont loin d'être
satisfaisants.
Le PS se maintient, Podemos s'effondre
Le Parti Socialiste d'Euskadi sera à nouveau déterminant dans de nombreuses institutions locales. Le PS a de nouveau remporté les élections dans ses fiefs,
notamment à Irun, Eibar, Lasarte et Portugalete, et s'est imposé à Muskiz, Zanbrana et Trapagaran.
Elkarrekin-Podemos a perdu 80% des suffrages qu'elle avait pu obtenir en 2015. Ce parti a perdu donc des élus un peu partout mais peut encore gouverner en coalition avec le PS à Irun. À Urduliz, Elkarrekin-Podemos pourrait s'allier à EH Bildu pour écarter du pouvoir le PNV arrivé pourtant en tête du scrutin.
L'extrême droite avance
Après avoir recueilli 17 731 voix (4,2%), deux représentants d'extrême droite du parti de Santiago Abascal
entrent au parlement régional navarrais pour la première fois. Avec plus de 17 000 voix et près de 2% des suffrages, VOX continue également son implantation dans les
provinces du Gipuzkoa, Biscaye et Alava.
Dans cette dernière province, un membre de VOX a été élu également à l'assemblée territoriale. Ces dernières années, VOX n'avait qu'un seul représentant parmi les 75 élus au parlement autonome basque d'Euskadi à Vitoria.
Plus de femmes
Pour la première fois des femmes seront aux commandes à la mairie de Vitoria et dans les assemblées territoriales du Gipuzkoa et de Biscaye, avec notamment
Elixabete Etxanobe de EAJ-PNB. Tête de liste pour la première fois, cette habitante d'Otxandio de 45 ans a remporté 23 des 51 sièges de l'assemblée territoriale biscayenne basée à Gernika, près de
l'emblématique chêne symbole des libertés du peuple basque. Dimanche soir, elle a pu savourer sa victoire aux côtés du lehendakari, le président du gouvernement autonome basque Iñigo Urkullu et le
président de EAJ-PNB Andoni Ortuzar.
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